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HAUTE COUR DE JUSTICE: Sophie Gladima face aux juges : les dessous de sa première audition

Incarcérée depuis le 21 mai dans l’affaire de la gestion présumée frauduleuse du Fonds Force Covid-19, l’ancienne ministre des Mines et de la Géologie, Aïssatou Sophie Gladima, a été entendue pour la première fois au fond, ce mercredi, par la Commission d’instruction de la Haute Cour de Justice.

Après trois semaines de détention au Camp pénal de Liberté 6, l’ex-ministre a été extraite de sa cellule pour comparaître devant une commission composée de cinq juges, sous la présidence d’Abdoulaye Ba, Premier président de la Cour d’appel de Dakar. Vêtue d’une robe traditionnelle blanche, elle s’est présentée à 11 heures, accompagnée de ses avocats : Me Antoine Mbengue, Me Baboucar Cissé, Me François Sarr et Me Michel Simel Basse.

L’audition, qui a duré près de deux heures, a permis à l’ancienne ministre de réfuter point par point les accusations de détournement de deniers publics portant sur un milliard de francs CFA, destinés à la construction d’un centre gravimétrique à Kédougou, pour les orpailleurs affectés par la pandémie.

« Elle a répondu avec clarté à toutes les questions. C’était sa première occasion de s’expliquer depuis son arrestation », a souligné l’un de ses conseils.

Un témoin disculpe l’ex-ministre

Premier témoin appelé dans le cadre de cette affaire, l’entrepreneur sénégalo-libanais Ibrahima Issa, bénéficiaire du marché, a confirmé devant les juges avoir exécuté 75 % des travaux pour un montant de 193 millions FCFA. Il a précisé qu’il restait 73 millions à percevoir, mais qu’il avait volontairement déposé cette somme à la Caisse des dépôts et consignations, faute de terrain pour finaliser le projet.

Il a également affirmé n’avoir jamais eu de lien personnel avec Aïssatou Sophie Gladima, assurant avoir traité exclusivement avec le Directeur de l’administration générale et de l’équipement (DAGE) du ministère.

« Je n’ai jamais détourné un franc »

Face aux magistrats, Aïssatou Sophie Gladima s’est dite « scandalisée par l’accusation ». Elle a nié en bloc les faits qui lui sont reprochés, invoquant son éducation religieuse et son attachement aux valeurs d’intégrité.

Concernant les décaissements anticipés, elle a évoqué une pratique courante dans l’administration visant à éviter la perte de crédits en fin de gestion budgétaire. Quant aux retards du projet, elle les a attribués à l’instabilité au niveau de la gouvernance régionale à Kédougou, plusieurs changements de gouverneurs ayant empêché l’attribution du terrain nécessaire.

Me Baboucar Cissé, l’un de ses avocats, se montre ferme.

« Le dossier est vide. Mme Gladima n’a rien à faire devant la Haute Cour de Justice. »

La défense prévoit de déposer une demande de liberté provisoire dans les prochains jours, tout en espérant obtenir un non-lieu pur et simple.

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