Affaire Ibrahima Seck : le poignant témoignage de sa mère
Dans un récit bouleversant relayé par L’Observateur ce mardi 10 juin, Aïcha Ba, mère d’Ibrahima Seck, adolescent de 14 ans poignardé à mort à Manchester au lendemain de la Tabaski, revient sur les circonstances tragiques du drame.
Tout a commencé le matin lorsque la mère d’un certain Freedom, la mère d’un ami nigériande ses enfants, a frappé à leur porte. Elle venait récupérer son fils, qui avait passé la nuit chez eux à leur insu. Peu après, la police est intervenue. Aïcha Ba comprend alors que Freedom s’était réfugié dans leur maison pour fuir une bande de jeunes du quartier Moston. Vers 16 heures, Ibrahima et ses frères sortent raccompagner un ami, Clinton, jusqu’à l’arrêt de bus situé à une centaine de mètres. C’est là qu’un groupe de jeunes, mené par un certain Donteh, surgit. Un couteau est remis à ce dernier. Pris de panique, Ibrahima tente de fuir.
Une tentative d’échappée tragique.
Asthmatique, Ibrahima cherche refuge dans un hôtel voisin, le Fairway Inn. Malheureusement, il trébuche. Donteh, à vélo, le rattrape et le poignarde en pleine poitrine avant de prendre la fuite. « Ibrahima s’est vidé de son sang. Il a titubé jusqu’à une maison voisine en suppliant une dame : ‘Je ne veux pas mourir’. Puis il a perdu connaissance », raconte sa mère. Il sera évacué par hélicoptère vers la Royal Infirmary de Manchester, où il succombera.
La souffrance d’une mère
« Mon mari a aperçu les gyrophares de la police et s’est rendu sur place. Quelques minutes plus tard, mon autre fils est arrivé, affolé : ‘Maman, ils ont poignardé Ibrahima ! J’ai cru que le ciel me tombait sur la tête », se souvient Aïcha Ba, qui s’est évanouie sur les lieux du drame.
L’ambassade du Sénégal a promis le rapatriement de la dépouille, mais les parents exigent surtout que justice soit rendue. « Nous avons appris que la police a arrêté le présumé meurtrier, Donteh, ainsi que sa sœur et leur mère. »
Le différend avec Precious
Selon Aïcha Ba, son fils avait eu un différend avec une adolescente nommée Precious, d’origine nigériane. « Elle exigeait que Ibrahima lui présente des excuses… à genoux. Face à son refus, elle est revenue avec une bande l’attaquer dans un bus. » La situation s’est envenimée malgré plusieurs interventions policières et l’installation de caméras de surveillance devant leur domicile. Devant les menaces répétées, les parents d’Ibrahima avaient alerté la police à plusieurs reprises. « Nous avons demandé à être relogés. Tout était prêt, il ne manquait qu’un document de la police », déplore la mère du défunt.