Contrôle de police, tournage d’un clip et drogue : le destin suspendu d’un jeune rappeur
Le 3 avril dernier, Pape Alassane Diène, alias Alou Boy, étudiant à la BEM et rappeur en herbe, s’apprêtait à tourner un clip avec ses amis lorsqu’un simple contrôle de police a brutalement interrompu ses projets.Alors qu’ils faisaient une pause nocturne près de la Piscine olympique, leur présence attire l’attention d’une patrouille. Lors de la fouille, cinq cornets de haschisch sont découverts sur Alou Boy. Conduit au poste, il subit une palpation qui mène à la saisie de deux téléphones portables.Selon L’Observateur, qui rapporte les faits, une perquisition menée à son domicile aboutira à la découverte de sachets supplémentaires, d’une balance électronique et d’un couteau.Face aux enquêteurs, le jeune homme passe aux aveux. Il aurait conditionné la drogue en vue de la revendre, afin de financer le tournage de son clip. Il affirme s’être procuré la marchandise auprès d’un inconnu au parking de Ngor. Mais à la barre, ce mercredi, changement de discours : Alou Boy nie toute intention de trafic et plaide une consommation à titre personnel, rapporte le journal.
Le parquet, peu convaincu, a requis deux ans de prison ferme, s’appuyant sur les saisies effectuées et le procès-verbal d’interpellation. Trois avocats assurent sa défense. Me Abou Alassane Diallo insiste sur le profil du prévenu, un étudiant sans antécédents judiciaires, fils unique d’une mère retraitée et sollicite une requalification des faits. Me Baba Diop pointe des vices de procédure, dont l’absence d’un avocat lors de l’interrogatoire et une perquisition jugée irrégulière, réalisée un jour férié. Me Iba Mar Diop, lui, rappelle que l’usage de stupéfiants est fréquent dans le milieu artistique, et plaide l’irrecevabilité des éléments saisis.Le tribunal a mis l’affaire en délibéré au 16 avril.