Traite de personnes à Kédougou : une Nigériane vendue à 500 000 Fcfa, un vaste réseau démantelé
Le 26 juin dernier, une Nigériane âgée de 23 ans, R. Raji, a été remise à la Division nationale de lutte contre le trafic (Dnit) après avoir fui le village de Sékoto, dans la région de Kédougou, où elle affirme avoir été victime d’exploitation sexuelle.
Selon les informations rapportées par le journal Libération dans son édition du mercredi 2 juillet, il s’agit de la troisième affaire de traite de personnes enregistrée en quelques mois seulement dans cette région du sud-est du Sénégal, frontalière avec le Mali et la Guinée.
Auditionnée par les enquêteurs, la jeune femme a mis en cause une compatriote, F. Jonathan, qu’elle accuse de l’avoir contrainte à se prostituer pour rembourser une dette de deux millions de francs CFA.
L’accusée, interpellée à son domicile, a reconnu les faits. Elle a même avoué avoir « acheté » R. Raji auprès d’un certain « Friday », identifié comme membre d’un réseau basé à Cotonou, au Bénin, pour la somme de 500 000 francs CFA.
L’enquête menée par la Dnit a permis de mettre au jour un réseau transfrontalier structuré, reliant le Nigeria, le Bénin et le Sénégal. Ce réseau s’appuyait sur des faux documents et sur la complicité de plusieurs individus chargés d’acheminer les victimes à travers les frontières.
F. Jonathan a été déférée au parquet de Kédougou en attendant la suite de la procédure judiciaire. Quant à la jeune victime, elle a été prise en charge par l’Ong La Lumière, spécialisée dans l’accompagnement psycho-social et administratif des personnes victimes de traite.