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Scandale des DAT : Birima Mangara visé pour un placement douteux de 10,5 milliards FCFA

L’affaire explosive des Dépôts à terme (DAT) cassés et non reversés au Trésor public prend une nouvelle tournure. Après Amadou Ba, c’est au tour de Birima Mangara, ancien ministre délégué chargé du Budget, d’être rattrapé par le scandale. L’Observateur révèle en exclusivité que ce dernier est formellement cité dans le référé transmis par la Cour des comptes au Garde des Sceaux. Ce document confidentiel, signé par le Premier président de la Cour des comptes, Mamadou Faye, pointe des faits graves, susceptibles d’engager la responsabilité pénale de plusieurs anciens responsables gouvernementaux. En ligne de mire, la gestion opaque de centaines de milliards de francs CFA issus de placements publics retirés avant terme, sans reversement au Trésor.

Selon des informations exclusives obtenues par L’Obs, deux lettres signées par Birima Mangara ont été versées au dossier. La première, référencée N°004459 MEFP/DOCPT/TG, ordonne le placement de 10,5 milliards FCFA à la banque Crédit du Sénégal. Mais ce dépôt aurait été “cassé”, autrement dit retiré prématurément, sans qu’aucune trace de reversement ne figure au profit du Trésor public. Plus troublant encore, une seconde correspondance, lettre N°7056 MEFP/DGB datée du 12 juillet 2017, également signée par Mangara, a instruit le virement de 10 milliards FCFA à la Conciliation foncière de l’UEMOA, sans qu’aucune justification ne soit apportée. Ces deux documents, révélés par le journal, placent désormais l’actuel député au cœur de l’enquête judiciaire.

141 milliards FCFA de pertes estimées

La Cour des comptes a mis à jour un mécanisme systématique de retrait anticipé des DAT, pour un montant total estimé à 141 milliards 087 millions FCFA. Ces opérations, qui auraient dû être rigoureusement encadrées, ont échappé au circuit budgétaire classique, révélant une gestion parallèle des finances publiques. Aux côtés de Birima Mangara, deux autres figures sont mentionnées dans le dossier : Amadou Ba, alors ministre de l’Économie et des Finances, et Cheikh Tidiane Diop, ex-secrétaire général du ministère, devenu plus tard directeur général du Trésor. La justice envisage leur audition par la Division des investigations criminelles (DIC), qui pilote l’enquête pour le compte du parquet financier. Toutefois, l’immunité parlementaire de Birima Mangara pourrait retarder sa convocation. À moins qu’il ne décide de s’y soumettre volontairement, dans un souci de transparence et de responsabilité.

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