Mbour: Yandé Tine a contraint ses deux garçons à manger un repas empoisonné
Lors de son deuxième face-à-face avec les enquêteurs, Yandé Tine, 41 ans, est revenue en détail sur la manière dont elle a ôté la vie à ses deux fils.
L’Observateur dans son édition du jour rapporte qu’après une première audition vendredi dernier, alors qu’elle était hospitalisée, la mère infanticide a de nouveau été entendue ce mardi par les éléments du commissariat urbain de Diamaguène. Dès sa sortie du district sanitaire de Tefess, où elle avait été admise suite à sa tentative de suicide, elle a brièvement transité par les locaux de la police avant d’être déférée, dans l’après-midi, au parquet du tribunal de grande instance de Mbour. Le journal renseigne que c’est au cours de cet interrogatoire éprouvant, qu’elle a livré un récit glaçant des événements du mardi 18 mars, jour où ses enfants, B., 1 an, et M. Guèye, 4 ans, ont trouvé la mort. Pour la première fois, elle a avoué être l’auteure du double infanticide
.Un acte prémédité et implacable
Ce jour-là, narre la source, Yandé Tine prépare un repas qu’elle répartit dans deux assiettes : l’une pour Matar Guèye, neveu et homonyme de son mari, absent du domicile, l’autre pour ses propres enfants. Mais contrairement aux autres jours, elle emmène ces derniers dans la chambre, à l’abri des regards. C’est là qu’elle leur sert une portion du plat mélangée à de l’acide caustique. Les enfants, dès les premières bouchées, ressentent une douleur insupportable. Leur bouche brûlée par le poison, ils commencent à saliver abondamment et éclatent en sanglots. Effrayés, ils refusent d’avaler davantage. Pourtant, selon ses propres aveux, leur mère les force à continuer. Les enquêteurs, médusés par tant de froideur, écoutent son récit. Le plus jeune, âgé d’un an, succombe en premier. Son frère, lui, lutte désespérément contre la mort. Hurlant de douleur, il tente de se débattre, ce qui pousse Yandé à le prendre sur son dos pour étouffer ses cris et éviter d’alerter le voisinage. Le petit meurt quelques instants après, dans une scène insoutenable. À 14 heures, constatant le décès de ses fils, la mère les allonge sur son lit et les recouvre d’un drap. Pourtant, elle n’avertit son mari qu’à 18 heures, soit quatre heures plus tard. La police, elle, ne sera informée que vers 19 h 20.
Un mystère qui demeure entier
Pourquoi une mère a-t-elle commis un acte aussi atroce ? C’est la question qui hante les enquêteurs. Lors de son passage au tribunal de grande instance de Mbour, Yandé Tine est restée silencieuse sur ses motivations. Elle s’est contentée d’évoquer ses relations avec son mari, précisant qu’ils étaient en bons termes.L’enquête devra désormais lever le voile sur les raisons profondes de ce drame. Pour l’heure, la mère infanticide a bénéficié d’un retour de parquet et son sort est désormais entre les mains d’un juge d’instruction