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Propos controversés sur les fêtes chrétiennes: au Mali, deux imams convoqués par la justice

Après des propos controversés sur les fêtes chrétiennes au Mali : Les imams Mahi Ouattara et Abdoulaye Koïta convoqués par la justice

Les imams Mohamed Mahi Ouattara et Abdoulaye Koïta ont été convoqués ce lundi 30 décembre 2024 par le Pôle national de lutte contre la cybercriminalité, dans le cadre d’une enquête suite à des propos controversés qu’ils ont tenus au sujet de la célébration des fêtes chrétiennes. Les déclarations, jugées comme divisives et incitant à la haine envers les communautés non musulmanes, ont fait l’objet d’une autosaisine du procureur de la République, déclenchant une vive polémique dans tout le pays.Les deux imams, figures influentes de la communauté religieuse malienne, ont été entendus par les autorités judiciaires après des prêches publics qui ont mis en question les rapports entre musulmans et non-musulmans, notamment à travers l’interdiction de célébrer les fêtes chrétiennes. De tels propos ont provoqué l’indignation de nombreux internautes et citoyens, qui ont jugé ces discours irresponsables et nuisibles à la cohésion sociale du Mali, un pays où la laïcité est inscrite dans la Constitution. Plusieurs messages sur les réseaux sociaux ont exprimé la colère des Maliens, dénonçant ces déclarations comme « haineuses » et « dangereuses » pour la paix sociale.Les réactions des internautes ont été largement négatives. Sur Twitter et Facebook, des milliers de Maliens ont exprimé leur indignation, qualifiant les propos des imams de “provocation” et soulignant que de tels discours risquaient de déchirer le tissu social du pays. Un internaute a écrit : « Ces propos sont irresponsables et ne font qu’alimenter la haine. Nous devons vivre ensemble dans le respect des autres croyances, comme le prône notre Constitution ». Un autre commentaire a abondé dans ce sens, en déclarant : « Ce n’est pas en alimentant la division que nous construirons un Mali uni et prospère. Les concernés doivent être responsables de leurs paroles ».Malgré cette tension, le processus judiciaire a été relativement calme. Après leur audition, les deux imams ont quitté le tribunal, acclamés par un groupe de partisans venus leur manifester leur soutien. La situation est restée pacifique, mais la question de l’acceptation et de la gestion des différences religieuses au Mali reste un sujet sensible. Les partisans des imams ont défendu leurs droits à la liberté d’expression et à la pratique religieuse, insistant sur le fait que ces déclarations étaient mal interprétées.Ce 31 décembre 2024, les deux imams sont de nouveau entendus par le procureur au Pôle national de cybercriminalité. Les autorités maliennes ont souligné qu’elles agissaient avec responsabilité, en veillant à la préservation de l’unité nationale, dans le cadre des lois sur la liberté d’expression, tout en rappelant que toute incitation à la haine ou à la violence serait sévèrement sanctionnée.L’événement soulève de nombreuses questions sur le rôle des leaders religieux dans un pays où les communautés musulmanes et chrétiennes coexistent souvent en harmonie. Si certains estiment que ces propos nuisent à la paix sociale, d’autres affirment qu’il s’agit d’une simple interprétation religieuse et qu’il faut respecter la liberté d’expression des imams. Quoi qu’il en soit, la question de la liberté d’expression et de l’unité nationale reste cruciale dans un contexte où les tensions intercommunautaires sont parfois exacerbées par des déclarations publiques.Les autorités continueront de suivre de près cette affaire, afin de s’assurer que la justice soit rendue tout en préservant la stabilité du pays. Les imams et leurs partisans attendent désormais la suite du processus judiciaire, dans l’espoir d’un dénouement favorable, tout en appelant au calme et à l’unité dans le pays.

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