Nouvelle affaire de fraude scolaire à Dakar : un réseau de collégiens démantelé autour du groupe WhatsApp « Fuite 4e »
Après les révélations sur les irrégularités dans les lycées Blaise Diagne et Maurice Delafosse, une nouvelle fraude secoue le système éducatif sénégalais. Cette fois, elle touche plusieurs établissements dès Parcelles Assainies de Dakar et met en cause une dizaine d’élèves ainsi qu’un agent scolaire.
L’affaire a éclaté le lundi 17 juin au collège de l’Unité 18, lorsque le principal de l’établissement a surpris deux élèves en possession des corrigés d’épreuves écrites destinées aux classes de 4e, notamment en histoire-géographie et en mathématiques. Très vite, les soupçons se confirment : les élèves avaient eu accès aux sujets avant leur diffusion officielle. Informée, la police a ouvert une enquête qui a rapidement mis en lumière un réseau de triche bien structuré. Plus d’une dizaine d’élèves seraient impliqués, tous membres d’un groupe WhatsApp au nom évocateur : « Fuite 4e », où circulaient des documents compromettants en amont des compositions. Mais l’enquête ne s’est pas arrêtée là. Les investigations ont conduit les policiers au collège de l’Unité 20, où le gardien de l’établissement, I. Sané, 43 ans, a été identifié comme étant la source des fuites. Il est, selon les autorités, le seul adulte impliqué dans ce scandale, qui met en lumière les failles dans la sécurisation des épreuves dans certains établissements.
D’après le journal Libération, tous les mis en cause ont été déférés vendredi, au parquet de Dakar pour fraude aux épreuves de composition. Toutefois, certains élèves, en raison de leur statut de mineurs et peut-être de leur rôle secondaire dans le réseau, ont ensuite été relâchés.
Ce nouvel épisode survient dans un contexte déjà tendu pour l’école sénégalaise, encore sous le choc de cas similaires enregistrés à Thiès, où une trentaine d’élèves accusés de tricherie avaient également été déférés au parquet avant d’être libérés.Ce scandale relance une fois de plus le débat sur l’intégrité des examens au Sénégal, les moyens de prévention mis en place, et la responsabilité des personnels éducatifs dans la chaîne de sécurisation des évaluations.