Modou Lô : « Ce n’est pas le mystique qui me faisait gagner »

Considéré pendant longtemps comme l’un des lutteurs les plus mystiques de l’arène, Modou Lô a pris ses distances avec les pratiques occultes qui entourent la lutte sénégalaise. Dans un entretien accordé à RFI, le Roi des Arènes a livré sa conception de ce phénomène souvent associé aux combats.« Vous savez, les compétitions sportives ont lieu partout dans le monde, mais c’est seulement au Sénégal qu’on mêle le mystique au sport, pensant que cela peut influer sur le résultat », explique-t-il.S’il reconnaît que le mystique fait partie intégrante de la culture de la lutte, le Roc des Parcelles Assainies relativise son importance : « C’est vrai, j’y croyais un moment, mais je me suis rendu compte au fil de ma carrière que ce n’est pas le mystique qui me faisait gagner. Pour s’assurer la victoire, il faut se donner à fond, à 100% dans le travail. »Pour lui, le recours aux gris-gris n’a qu’une dimension culturelle et folklorique : « Le mystique n’est pas si important qu’on ne le pense. On parle de sport d’abord. Moi, je considère le mystique comme faisant partie de la culture de la lutte au même titre que les chorégraphies avant les combats, un folklore qui fait plaisir aux amateurs et qui fait vivre la lutte. »Par cette prise de position, Modou Lô confirme son évolution et entend rappeler que, dans l’arène comme ailleurs, la discipline et le travail restent les véritables clés du succès.