Massacre de Thiaroye : des squelettes criblés de balles découverts dans le cimetière des tirailleurs
Une découverte glaçante vient raviver l’un des crimes les plus tragiques de la période coloniale, vient d’être confirmée par l’Afp. Dans le cimetière militaire de Thiaroye, des archéologues ont exhumé des restes humains portant des impacts de balles au niveau de la poitrine, révélant l’ampleur de la violence exercée en décembre 1944 par l’armée coloniale française contre ses propres soldats africains.
Ces hommes, des tirailleurs ouest-africains revenus des fronts européens de la Seconde Guerre mondiale, ont été lâchement massacrés pour avoir osé réclamer le paiement de leurs arriérés de solde. Un crime d’État longtemps étouffé, dont les contours restent encore aujourd’hui obscurs. Les autorités françaises de l’époque avaient reconnu la mort de 35 hommes, mais plusieurs historiens évoquent un bilan bien plus lourd, pouvant aller jusqu’à 400 morts.
Les fouilles en cours, ordonnées par le gouvernement sénégalais, visent à reconstituer la vérité sur cette tuerie de masse, longtemps minimisée par les autorités françaises. Des balles de calibres variés ont été retrouvées dans les ossements, laissant présager une exécution à bout portant et sans sommation.
Alors que la France n’a officiellement reconnu le massacre qu’en novembre dernier, soit 80 ans après les faits, les autorités sénégalaises exigent désormais la vérité complète. L’ouverture des archives, les expertises balistiques et les analyses ADN à venir permettront, espérons-le, d’identifier les victimes et de nommer les bourreaux.
Le gouvernement sénégalais a lancé ces fouilles en mai 2025, dans le but de faire toute la lumière sur ce drame. Un comité de chercheurs sénégalais a été mis en place pour produire un rapport sur le massacre. Le Sénégal accuse la France de retenir des documents d’archives clés, empêchant ainsi de connaître l’ampleur exacte du crime