Fuite du bac blanc : un agent municipal mis en cause, une élève au cœur de la fraude
Une affaire de fraude à l’examen ébranle les lycées Delafosse et Blaise Diagne. K. A. Guèye, agent municipal affecté à la Ville de Dakar et assistant du censeur au Lycée Blaise Diagne, a été déféré au parquet pour diffusion de données à caractère public, falsification de documents administratifs et fraude à l’examen. Mais au cœur de cette affaire, figure également une élève, F. Diouf, dont le rôle actif est désormais mis en lumière. Le scandale éclate le 21 mai au Lycée Delafosse. En pleine épreuve d’anglais du bac blanc, une élève, D. Sylla, est surprise en possession d’un téléphone portable. À l’intérieur, les surveillants découvrent le corrigé complet de l’épreuve en cours, confirmant l’existence d’une fuite manifeste. L’enquête permet rapidement de remonter la piste. Les investigations révèlent une chaîne de diffusion entre élèves, qui conduit jusqu’à F. Diouf, élève en Terminale L1 au Lycée Blaise Diagne. Interrogée, celle-ci admet avoir reçu le corrigé par l’application WhatsApp, directement de K. A. Guèye, qu’elle qualifie d’« ami ».
Les déclarations de la candidate sont édifiantes : c’est elle qui aurait, quelques jours plus tôt, demandé expressément à Guèye de lui procurer le corrigé de l’épreuve d’anglais. Ce dernier aurait accédé à sa demande, lui envoyant le document avant même que l’épreuve ne soit administrée. L’enquête démontre donc que le corrigé initialement transmis par Guèye se retrouvait entre les mains d’une élève en pleine composition, confirmant une transmission anticipée et intentionnelle. Plusieurs questions restent en suspens, notamment sur la proximité entre l’élève et l’assistant du censeur. Libération évoque une « relation beaucoup plus poussée » entre les deux protagonistes, sans pour autant fournir de preuve formelle à ce stade. Si les élèves impliqués, dont F. Diouf, ont été relâchés après leur audition, ils restent exposés à de lourdes sanctions administratives et disciplinaires. Quant à K. A. Guèye, il devra répondre devant la justice de faits graves mettant en cause l’intégrité du système éducatif.