Fonctionnaires milliardaires : Le Collectif des agents de l’administration recadre Ousmane Sonko
Les récentes sorties du Premier ministre Ousmane Sonko sur la corruption dans l’administration publique et l’enrichissement supposé de certains fonctionnaires ont fait bondir le Collectif interministériel des agents de l’administration sénégalaise. Par la voix de son coordonnateur, Omar Dramé, les agents dénoncent une stigmatisation injuste et généralisée.« Ousmane Sonko est lui-même un pur produit de l’administration. En tant que chef du gouvernement, il devrait mesurer la portée de ses propos au lieu de jeter l’opprobre sur des milliers de travailleurs qui servent l’État dans des conditions souvent précaires », a réagi Omar Dramé sur Seneweb. Le collectif rappelle que la majorité des fonctionnaires, qu’ils soient en poste dans les ministères ou dans les services déconcentrés, s’acquittent de leurs missions avec rigueur, malgré un manque criant de moyens. Quant aux soupçons d’enrichissement, Dramé appelle à éviter les amalgames : « Certains agents ont pu accumuler un patrimoine légalement, grâce à des activités parallèles autorisées ou des carrières antérieures dans le privé. » Il souligne l’existence de dispositifs de contrôle et d’audit capables de détecter les dérives, tout en appelant à recentrer le débat sur les vraies priorités : les réformes structurelles et l’équité salariale. Sur la question sensible du plafonnement des salaires évoquée par le Premier ministre, Omar Dramé nuance. Il admet que certains hauts cadres de l’État, ministres ou directeurs généraux, percevaient jadis des émoluments supérieurs à ceux du chef de l’État, situation corrigée par décret. Mais il rejette l’idée d’un plafonnement global : « Pour les agents de base, il existe déjà une grille salariale stricte. Le vrai problème se situe dans les disparités liées aux indemnités et aux fonds communs, qui doivent faire l’objet d’une réforme cohérente. » Le Collectif demande donc plus de considération pour une administration qui, malgré ses failles, reste le socle de la continuité de l’État.