Dérive médiatique : le Sénégal pris en otage par les chroniqueurs de la haine et de l’irrespect.
Depuis quelque temps, le Sénégal traverse une période inquiétante marquée par des dérives médiatiques qui menacent la cohésion nationale et les valeurs fondamentales du pays. L’avènement des réseaux sociaux et la prolifération des chaînes YouTube ont ouvert la voie à une nouvelle génération de « chroniqueurs » et de pseudo-journalistes dont les propos déplacés et irrespectueux participent à une véritable crise d’autorité et de respect.
À peine une semaine après les propos scandaleux de la chroniqueuse Ngoné Saliou Diop visant la communauté alpular, une nouvelle polémique vient enflammer la toile. Cette fois, c’est SA Wolof, chroniqueur bien connu des plateaux YouTube, qui choque l’opinion publique en proférant des insultes d’une gravité extrême à l’encontre de Serigne Pape Makhtar Kébé, figure respectée du savoir et de la foi au Sénégal.
Ce dernier, unanimement reconnu pour son intelligence, sa modération et son respect d’autrui, a été injustement pris pour cible. À l’origine de la polémique : une mauvaise interprétation volontaire ou non d’une ancienne intervention de 2021, dans laquelle Serigne Pape Makhtar Kébé utilisait le mot « wolof » dans un contexte purement éducatif pour désigner, de manière générale, les Sénégalais.
Mais SA Wolof a choisi de ressusciter ces propos en 2025, dans un contexte déjà tendu, quelques jours seulement après l’affaire Ngoné Saliou Diop. S’agit-il d’une simple coïncidence ou d’une tentative délibérée de détourner l’attention ? La question mérite d’être posée.
Les propos de SA Wolof ne relèvent pas d’un simple dérapage : ils traduisent une volonté claire de nuire. L’homme est coutumier des faits, multipliant les sorties insultantes à l’encontre de personnalités respectables. Son prétendu pardon, prononcé du bout des lèvres, ne convainc personne.
Pire encore, il s’est permis de proférer des menaces à l’encontre du défunt El Hadji Malick Sy, l’un des symboles les plus vénérés de l’islam au Sénégal. Une telle audace témoigne d’un effondrement moral sans précédent.
Aujourd’hui, n’importe qui peut se lever, allumer une caméra, proférer des insultes sur Internet et, face au tollé, présenter des excuses purement stratégiques. Ce laxisme général mine profondément les fondements de notre société. Il est temps que la justice s’autosaisisse de ces dérives et que des sanctions exemplaires soient prises.
Au-delà du cas de SA Wolof, c’est tout un système médiatique parallèle qui pose problème. De nombreux jeunes chroniqueurs, se réclamant journalistes, passent le plus clair de leur temps à s’enliser dans des débats personnels et stériles. Certains peinent même à formuler une phrase correcte mais se permettent de juger, insulter et salir.
Le manque d’encadrement, l’absence de régulation et la course à l’audience ont transformé l’espace numérique sénégalais en un terrain de désordre et de violence verbale.
Si l’État ne prend pas ses responsabilités, ces chaînes YouTube et ces pseudo-chroniqueurs finiront par détruire le tissu social du pays. L’insolence et le manque d’éducation sont devenus des fléaux. Ceux qui devraient observer le silence, par respect ou par humilité, s’improvisent désormais maîtres à penser.
Derrière plusieurs de ces figures médiatiques se cachent d’ailleurs des commanditaires qui les utilisent comme instruments pour régler des comptes ou influencer l’opinion publique.
Les propos de SA Wolof à l’endroit de Serigne Pape Makhtar Kébé, un homme reconnu comme l’un des plus érudits et des plus respectueux du Sénégal, sont inacceptables.
Ce n’est pas seulement une attaque contre un individu, mais contre les valeurs de respect, d’éducation et de décence qui fondent notre société.
Il est urgent de remettre de l’ordre dans ce paysage médiatique devenu anarchique avant que la parole irresponsable ne finisse par diviser irrémédiablement la nation.
TASS XIBAAR