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Décroix met en garde : « Une rupture entre Sonko et Diomaye serait catastrophique pour le pays »

Invité de l’émission « En vérité » sur Radio Sénégal, l’ancien ministre Mamadou Diop Decroix, figure historique de la gauche sénégalaise et leader du parti AJ/PADS, a livré une analyse lucide sur la gouvernance actuelle et la dynamique du tandem Bassirou Diomaye Faye–Ousmane Sonko. Un duo qu’il considère solide, mais dont il redoute les fissures.Depuis plusieurs mois, la comparaison revient avec insistance : celle entre Diomaye-Sonko et le mythique binôme Léopold Sédar Senghor–Mamadou Dia. Une analogie que Decroix rejette sans détour.« On ne peut pas comparer ces deux binômes. La relation entre Senghor et Mamadou Dia n’est pas la même », a-t-il tranché.L’ancien député rappelle que, dans les années 1960, Senghor était président du parti et Mamadou Dia président du Conseil. Aujourd’hui, la situation s’est inversée : Sonko dirige le Pastef, tandis que Diomaye Faye, ancien secrétaire général du parti, incarne la magistrature suprême.Une particularité qui, selon lui, confère à leur relation une dimension fraternelle forgée dans l’épreuve.> « Leur parcours commun, marqué par la prison et la résistance, a créé un lien politique et humain exceptionnel », a-t-il souligné.Mais derrière cette admiration, Decroix pointe un déséquilibre institutionnel hérité du passé. Sous Senghor, rappelle-t-il, le président du Conseil détenait la majorité des pouvoirs exécutifs. Aujourd’hui, le centre de gravité du pouvoir s’est déplacé vers le Président de la République.« Cette situation découle de la Constitution d’inspiration gaulliste, adoptée après l’éviction de Mamadou Dia. Il faut repenser ce système pour un meilleur équilibre des pouvoirs », plaide-t-il.Pour Decroix, l’enjeu principal n’est pas la comparaison historique, mais la survie du tandem actuel. Il met en garde contre toute division entre les deux têtes de l’Exécutif.« Sonko et Diomaye doivent préserver leur unité. Une rupture entre eux risquerait d’ouvrir une crise politique majeure et de fragiliser le pays », avertit-il.Un appel à l’unité d’autant plus pressant que le contexte sécuritaire régional se dégrade, avec la menace djihadiste qui se rapproche des frontières sénégalaises, notamment autour de Kidira et Jiboly, aux confins du Mali.

Mamadou Diop Decroix appelle donc un sursaut collectif. « Les Sénégalais doivent accompagner le changement en changeant eux-mêmes. La transformation nationale ne viendra pas que d’en haut, mais d’un effort de conscience à tous les niveaux », a-t-il déclaré..

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