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Conflits d’intérêts et soupçons de détournement : une nouvelle affaire éclabousse Ndèye Saly Diop Dieng

Une lettre anonyme adressée au président de l’Assemblée nationale, Malick Ndiaye, met en cause l’ancienne ministre de la Famille, Ndèye Saly Diop Dieng, dans une affaire présumée de conflits d’intérêts, d’enrichissement personnel et de gestion douteuse de fonds publics.

Les auteurs de la missive, se présentant comme des employés du projet Investir dans les premières années pour le développement humain au Sénégal (Pipadhs), piloté par le ministère de la Famille, dénoncent notamment la location sans appel d’offres d’une villa privée pour en faire le siège du projet. Selon eux, cette résidence située aux Almadies appartient en réalité à Matar Fall, gendre de Mme Diop Dieng, bien que le contrat ait été signé au nom d’un prête-nom. « Le projet a simplement reçu des instructions du ministère pour louer directement la villa pour y loger son siège », écrivent-ils. Et d’ajouter : « La location s’est faite au nom de Papa Daly Ndiaye, à qui M. Matar Fall a donné procuration. »

Depuis 2019, la villa serait louée à hauteur de 7,2 millions FCFA par trimestre, ce qui représenterait un total cumulé de plus de 165 millions FCFA perçus par la famille de l’ex-ministre. Une opération que les dénonciateurs jugent « lucrative », dissimulée sous des apparences légales. « Cette location ne respecte aucune règle d’éthique, de déontologie ou de bonne gouvernance que la Banque mondiale prône », martèlent-ils.

L’affaire prend une dimension plus sensible encore lorsqu’ils évoquent l’implication supposée de la fille de l’ancienne ministre, Mame Fatou Mbacké Dieng, employée de la Banque mondiale à Dakar. Selon eux, la non-divulgation de ce contrat de location par l’institution serait troublante. « Nous nous étonnons que cette location n’ait jamais été rendue publique par la Banque mondiale, au nom de la transparence », soulignent-ils.

Les griefs des signataires ne s’arrêtent pas là. Ils alertent également sur la gestion de plusieurs marchés publics liés à la construction de structures préscolaires financées dans le cadre du projet. À les en croire, nombre de ces bâtiments seraient inachevés, mal construits, voire menaçant la sécurité des enfants. « Plus de la moitié de ces constructions risquent d’être démolies, en raison de malfaçons et de dangers potentiels pour les tout-petits âgés de 3 à 6 ans », peut-on lire.

Face à ces accusations graves, les auteurs de la lettre demandent l’ouverture d’une enquête parlementaire et l’audition des personnes mises en cause. « Nous vous demandons d’entendre Mme Salimata Diop Dieng sur la location du siège du Pipadhs pour plus de 165 millions FCFA, ainsi que le Directeur de la Banque mondiale », concluent-ils, appelant à ce que « la voix du peuple soit entendue ».

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