Affaire Tahirou Sarr : des titres fonciers utilisés comme caution provoquent la colère à Rufisque
De nouvelles révélations dans le dossier Tahirou Sarr provoquent une onde de choc à Rufisque. L’homme d’affaires, inculpé pour détournement de deniers publics, blanchiment de capitaux et association de malfaiteurs, a proposé une caution d’environ 32 milliards de francs CFA pour recouvrer la liberté. Cette garantie comprend un dépôt de 11 milliards à la Caisse des dépôts et consignations (CDC) ainsi que trois titres fonciers.Mais ces titres, situés dans des zones densément peuplées de Rufisque — notamment Colobane, Diamaguène et les environs de la cimenterie Sococim — font polémique. Selon Walf Quotidien, qui a révélé l’affaire, ils couvriraient des quartiers habités depuis plus d’un siècle, exposant les populations à un risque d’expropriation.Les habitants, stupéfaits, s’interrogent sur la légitimité de ces titres fonciers détenus par un seul homme. Ils interpellent les autorités sur l’origine et la régularité de ces documents.Le journal souligne également que ce procédé n’est pas inédit. Tahirou Sarr et ses associés auraient déjà utilisé des titres fonciers contestés comme levier pour contraindre l’État à racheter à prix fort des terrains déjà occupés, afin d’éviter des expulsions de masse.L’un des titres inclus dans la caution, le TF n°92/R, porte sur six hectares qui, selon les archives évoquées par Walf Quotidien, avaient été attribués à trois femmes nées au début du XXe siècle.Pour rappel, Tahirou Sarr est en détention depuis février 2025, dans le cadre d’une enquête ouverte à la suite d’un rapport accablant de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF), pointant de nombreuses transactions suspectes.