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Abus sexuels présumés au centre de Bandia : D. Faye obtient la relaxe

Le Tribunal de grande instance de Mbour a prononcé, ce mardi, la relaxe de D. Faye, directeur du centre de football de Bandia, poursuivi pour attentat à la pudeur, actes contre nature et escroquerie. L’affaire opposait le technicien à un de ses pensionnaires âgé de 18 ans, qui l’accusait d’avoir eu avec lui des rapports sexuels à deux reprises. À l’annonce du verdict, D. Faye a lancé à ses détracteurs : « Bayi nalen ak Yalla » (« Je vous laisse avec Dieu »). Les faits remontent à l’inscription du jeune S. M. Camara au centre de football de Sindia. Son père, S. Camara, l’y avait placé après un stage concluant, espérant lui offrir une chance d’intégrer un club. Dans cette optique, il avait versé 400 000 FCFA sur les 500 000 FCFA demandés pour participer à un voyage de détection organisé par le centre. Mais le projet n’ayant jamais abouti, le jeune pensionnaire décida de quitter les lieux, jugeant les gestionnaires « peu sérieux ». Il confia alors à son père avoir été victime d’abus sexuels de la part du directeur du centre. Il raconte qu’une nuit, vers 4 heures du matin, D. Faye lui aurait demandé de lui appliquer du beurre de karité sur le sexe sous prétexte de le soulager d’une douleur aux adducteurs. Il affirme que cette situation a conduit à deux rapports sexuels avant qu’il ne refuse une troisième tentative. Dans un premier temps, le père du jeune homme s’était rendu au centre uniquement pour réclamer le remboursement de l’argent versé, sans évoquer les faits présumés. Ce n’est que plusieurs jours plus tard qu’il décida finalement de déposer plainte. De son côté, D. Faye a toujours nié les faits, dénonçant une « machination » montée par le père et le fils pour salir sa réputation et échapper au paiement de leurs dettes envers le centre. Selon lui, les accusations reposent sur des mensonges liés au différend financier portant sur les 400 000 FCFA. Son avocat, Me Aboubacry Deh, a pointé « une insécurité juridique », estimant qu’« on peut aller en prison sur la base de simples accusations non étayées ». Il a également relevé l’absence de certificat médical et l’attitude du père, qui n’a pas réagi immédiatement après les faits supposés. Pour la défense, tout indique une manœuvre destinée à éviter de solder les mensualités dues. « Le père et le fils ont inventé une histoire cousue de fil blanc », a plaidé Me Deh. Après examen des arguments et des éléments de preuve, le tribunal a décidé de relaxer D. Faye, estimant que les charges retenues contre lui n’étaient pas suffisamment étayées. L’affaire, qui avait suscité une vive émotion dans le milieu du football local, se referme ainsi sur une décision d’acquittement au bénéfice du directeur du centre.

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