Affaire du marché des véhicules : Bachir Fofana assume ses propos mais reconnaît une possible confusion
Déféré au parquet et placé sous mandat de dépôt, le journaliste-chroniqueur Bachir Fofana devra répondre mercredi prochain de diffusion de fausses nouvelles, à la suite d’une plainte du président de l’Assemblée nationale, El Malick Ndiaye. Cette affaire fait suite à des déclarations controversées sur un marché public portant sur l’acquisition de véhicules pour les députés.Auditionné par les enquêteurs de la Division des investigations criminelles (DIC), Bachir Fofana assume ses propos, tout en reconnaissant une part de confusion. « J’ai effectivement cité les noms de Cheikh Guèye et Cheikh Seck comme attributaires possibles du marché, mais j’ai précisé par la suite que ces informations restaient à vérifier. Je suis prêt à faire un rectificatif si elles s’avèrent inexactes », a-t-il déclaré, selon des sources proches de l’enquête.
Le journaliste a également défendu sa lecture du dossier : « L’irrégularité, à mes yeux, ne portait pas uniquement sur l’identité de l’attributaire, mais sur la procédure elle-même. Le ciblage d’une marque précise de véhicules m’a semblé contraire aux principes de transparence du Code des marchés publics. » Sur la question du type d’appel d’offres évoqué, il a précisé : « J’ai parlé d’un appel d’offres restreint en me fondant sur ma compréhension des différentes procédures de passation. Il ne s’agissait nullement d’une affirmation gratuite mais d’une lecture critique d’un processus opaque. ». Bachir Fofana est également revenu sur ses propos concernant Cheikh Guèye, qu’il avait cité à l’antenne : « J’ai reçu confirmation qu’il portait un bracelet électronique à la période supposée de l’attribution. Ce détail m’a interpellé et m’a conforté dans mes doutes. »
Quant au montant du marché, qu’il avait estimé à plus de 8 milliards de francs CFA, il s’en explique : « J’ai croisé le coût unitaire des véhicules avec les indemnités mensuelles des députés sur toute la législature. Ce n’était pas une accusation, mais une tentative de contextualisation. »Conscient de la portée de ses déclarations, il affirme toutefois n’avoir jamais voulu nuire : « Si mes propos ont créé la confusion, je le regrette. Mais je les ai tenus de bonne foi, avec la volonté d’informer, et non de désinformer. » Désormais entre les mains de la justice, le dossier pose en filigrane la question de la frontière entre le droit à l’information et les limites légales de la parole publique dans un contexte de tension entre presse et institutions.