Affaire Azoura Fall : liberté provisoire contestée, retrait fracassant des parties civiles
Un nouvel épisode controversé secoue l’affaire Alassane Gueye, alias Azoura Fall. Le tribunal des flagrants délits de Dakar a décidé, le 15 mai 2025, d’accorder la liberté provisoire au prévenu, en attendant la reprise de l’audience fixée au 21 mai. Cette décision, motivée par un état de démence allégué, a provoqué un tollé du côté des parties civiles, qui annoncent leur retrait de la procédure. Dans une lettre adressée au président du tribunal, les avocats des plaignant, Mes El Hadj Diouf, Amadou Sall et Antoine Mbengue, ont. fait savoir que leurs clients se désistaient purement et simplement, dénonçant une « perte totale de confiance » dans l’impartialité du processus judiciaire.La mesure de liberté provisoire repose exclusivement, selon eux, sur un rapport médical établi le 12 mai 2025 par le Dr Souleymane Loucar, récemment nommé directeur de l’hôpital de Pikine. Un choix jugé suspect par les parties civiles, qui soulignent l’appartenance présumée du médecin au parti politique PASTEF. Les avocats regrettent en outre l’absence de contre-expertise ou d’examen contradictoire ordonné par le tribunal, pourtant essentiel en matière de démence pénale.Ils pointent également du doigt l’attitude du ministère public, qui, après s’être officiellement opposé à la mise en liberté, n’a formé aucun recours. Un silence interprété comme une « opposition de façade » et une « mise en scène judiciaire ».« En actant la démence du prévenu sans débat contradictoire, le tribunal a, de fait, déjà tranché », fustigent les conseils des plaignants. Ils rappellent que l’article 50 du Code pénal prévoit l’irresponsabilité pénale en cas de démence avérée, ce qui viderait la procédure de toute portée. Estimant « inutile de poursuivre un fou », les parties civiles ont décidé de se retirer définitivement du procès, appelant la juridiction à en tirer toutes les conséquences.