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À Pikine-Guédiawaye, un lanceur d’alerte de Pastef jugé pour diffamation contre un élu de Mboss

Instituteur de profession et responsable politique local de Pastef à Mboss, Babacar Mbaye Diagne comparaissait ce mercredi 27 mai devant le tribunal correctionnel de Pikine-Guédiawaye. Poursuivi pour diffamation et injures publiques, il est accusé d’avoir tenu des propos offensants à l’encontre de Pape Alé Samb, conseiller municipal à Mboss, dans une publication sur Facebook. Le parquet a requis six mois de prison ferme, une amende de 500 000 francs CFA et un mandat de dépôt. Le jugement est attendu pour le 4 juin.

Babacar Mbaye Diagne se présente comme lanceur d’alerte citoyen et militant de Pastef, engagé dans le contrôle de l’action publique au niveau local. C’est dans ce cadre, affirme-t-il, qu’il a interpellé le conseiller municipal sur sa gestion, notamment celle du foyer des jeunes de Mboss. « Je ne fais que relayer les préoccupations des jeunes de la commune. Il est normal qu’ils demandent des comptes. » Les propos à l’origine des poursuites ont été publiés sur la page Facebook Commune de Mboss, qu’il co-administre. Il y aurait qualifié le plaignant de « délinquant financier », ce qu’il assume partiellement tout en évoquant un droit de réponse politique. « Je suis un activiste. J’ai réagi à des attaques publiques contre notre coordinateur Serigne Mbaye. » À ses yeux, Pape Alé Samb aurait initié l’escalade verbale sur les réseaux sociaux, avant de supprimer ses propres messages. Mais la partie civile accuse le prévenu d’alimenter régulièrement une campagne d’attaques ciblées contre les autorités municipales, notamment par la publication d’enregistrements audio de responsables locaux et l’usage de termes péjoratifs comme « Kounkané » pour désigner le maire. Le ministère public a fustigé ces dérives verbales, rappelant que « le tribunal n’est pas une tribune politique. Vous vous dites lanceur d’alerte, mais cela ne vous autorise pas à accuser sans preuve ni à diffamer. » Le procureur a souligné l’abus de langage dans l’emploi du terme délinquant et a demandé une peine exemplaire, pour faire respecter la responsabilité attachée à la parole publique. De son côté, l’avocat de la partie civile a dénoncé la virulence des attaques du prévenu : « Il a traité mon client de caïman sans scrupule. On peut exiger la transparence, mais sans salir l’honneur d’un citoyen, surtout quand on est enseignant. » Il réclame 20 millions de francs CFA de dommages et intérêts. Sans avocat pour assurer sa défense, Babacar Mbaye Diagne a présenté au tribunal des captures d’écran de messages calomnieux à son encontre, publiés puis effacés selon lui par la partie civile. Il plaide un combat politique, pas une intention malveillante .Le tribunal rendra sa décision le 4 juin.

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