Quand la mendicité des enfants devient numérique : Sonko dit stop !

À l’ère du numérique et du mobile money (Wave, Orange Money, Free Money), la mendicité dans les rues de Dakar semble avoir franchi un nouveau cap. Une image virale d’un jeune mendiant arborant un code QR Wave sur sa sébile a récemment enflammé les réseaux sociaux, révélant une tendance inquiétante : la professionnalisation de la mendicité des enfants.

Une dérive qui alerte les plus hautes autorités de la République.

Ce samedi, à l’occasion d’une randonnée pédestre dédiée à la promotion des droits et à la protection des enfants, le Premier ministre Ousmane Sonko a vigoureusement dénoncé cette pratique.

« La semaine dernière, j’ai demandé au secrétaire général du gouvernement d’inscrire à l’ordre du jour du prochain Conseil des ministres un point spécifique sur la mendicité publique. Il y a beaucoup trop d’enfants dans les rues, exposés au froid, aux dangers de la circulation, et exploités pour rapporter de l’argent à des adultes censés leur offrir une éducation religieuse. Rien ne saurait justifier cela », a-t-il déclaré avec fermeté.

Le Premier ministre a également évoqué une révélation préoccupante faite par la ministre de la Famille, Maïmouna Dièye : certains de ces exploitants ont intégré des systèmes de paiement mobile dans leur « stratégie », avec l’usage de codes QR pour recevoir des aumônes.

« Cela s’appelle la professionnalisation de la mendicité des enfants. C’est inacceptable au Sénégal ! Nous allons prendre les mesures idoines pour y mettre un terme », a martelé Ousmane Sonko.

Le chef du gouvernement s’est par ailleurs exprimé sur la situation des écoles coraniques traditionnelles, ou Daaras, un sujet sensible que les différents régimes successifs n’ont jamais réellement résolu.

Selon lui, cette problématique figure parmi les priorités du président Bassirou Diomaye Faye :

« Les enfants qui fréquentent ces écoles coraniques font partie de la force vive de notre nation. Ils doivent être intégrés dans le développement du pays. C’est pourquoi le président a lancé plusieurs initiatives de modernisation des Daaras, notamment par le biais de la digitalisation. »

Par cette prise de position, le gouvernement affiche clairement sa volonté de rompre avec une tolérance de fait, et de replacer l’enfant au cœur des politiques publiques.