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Mamadou Ibra Kane : « Quand la parole politique est forte, la presse doit rester lucide

Invité de l’émission Le Jury du Dimanche, le journaliste Mamadou Ibra Kane a salué la portée des récentes prises de position de Guy Marius Sagna et d’Ousmane Sonko, tout en rappelant la responsabilité des médias dans le traitement de ces sujets sensibles.

Interrogé sur les révélations du député Guy Marius Sagna sur les privilèges accordés à certains parlementaires, Mamadou Ibra Kane a exprimé une forme de reconnaissance à l’endroit du parlementaire. « Ce que dit Guy Marius Sagna pose un vrai débat démocratique. Il met à nu une réalité souvent occultée et oblige à une introspection nécessaire sur le fonctionnement de nos institutions », a-t-il déclaré. Sans épouser la posture du député, il reconnaît néanmoins la valeur civique de sa démarche. « Je ne suis ni pour ni contre, mais je considère que de telles interpellations sont salutaires. Elles stimulent le débat public et renforcent l’exigence de transparence », a-t-il ajouté, tout en insistant sur le rôle de la presse : rapporter fidèlement, enquêter, mais surtout éviter le militantisme. Concernant la réaction du Premier ministre Ousmane Sonko après le refus de visas à plusieurs joueuses sénégalaises, Mamadou Ibra Kane n’a pas caché son adhésion à la démarche. « Je comprends et j’apprécie cette prise de parole. Elle traduit une volonté de défendre la dignité des citoyens sénégalais à l’international », a-t-il dit. Pour lui, cette sortie n’est ni excessive ni populiste, mais relève d’un acte politique légitime dans un contexte où les rapports internationaux sont marqués par des déséquilibres souvent humiliants pour les pays du Sud. « Le Sénégal est un petit pays, mais il a droit au respect. Il est naturel qu’un chef de gouvernement réagisse lorsqu’il estime qu’une injustice est faite à ses concitoyens », a-t-il insisté.Tout en saluant ces postures politiques, Mamadou Ibra Kane rappelle que la presse, elle, doit garder sa rigueur. « L’émotion est parfois légitime, mais le journalisme demande du recul. C’est ce qui nous distingue des autres acteurs du débat public », conclut-il.

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