GFM annonce un plan de restructuration, le personnel dénonce un « licenciement abusif »
Le Groupe Futurs Médias (GFM) traverse l’une des plus graves crises de son histoire. Comme la plupart des entreprises de presse privées au Sénégal, le groupe fondé par Youssou Ndour fait face à une situation économique et financière alarmante, marquée par une chute des recettes publicitaires, une baisse des ventes de journaux, des redressements fiscaux répétés et une concurrence jugée « agressive » dans un secteur faiblement régulé. Dans un mémorandum rendu public, la direction de GFM reconnaît que malgré les efforts fournis pour honorer ses obligations fiscales et sociales, les déficits accumulés au fil du temps ont conduit à des retards, voire des arriérés de salaires pour ses centaines de travailleurs. Après plusieurs concertations avec les autorités publiques et une tentative de médiation de l’Inspection du Travail, la direction estime que « toutes les options susceptibles de préserver l’ensemble des emplois ont été épuisées ». La seule alternative, selon le document, reste une restructuration profonde, comprenant des mesures « douloureuses mais nécessaires » : réduction des salaires, réorganisation interne et séparation avec une partie du personnel. La direction assure toutefois que ce plan de redressement sera mis en œuvre avec « rigueur, transparence et équité », et appelle au soutien de ses partenaires pour surmonter cette épreuve.
Le personnel dénonce une « forfaiture »
Cette décision a immédiatement suscité la colère des délégués du personnel, qui contestent la démarche de la direction. « Ce communiqué ne nous engage pas. La décision a été prise unilatéralement, sans aucune consultation des représentants des travailleurs », a réagi Mamadou Fall, secrétaire général du Synpics/GFM. Les délégués accusent la direction de vouloir « faire du forcing » avec l’appui de l’ancien inspecteur régional du travail, M. Téne Gaye, pour procéder à des licenciements qu’ils jugent abusifs. Ils dénoncent également la précarité grandissante des salariés, dont certains cumulent près de trois mois d’arriérés de salaire. Face à cette situation, les travailleurs annoncent l’organisation d’un grand rassemblement pour dénoncer ce qu’ils qualifient de « forfaiture ».