Fuite en France : Ama Baldé sous le coup d’un mandat d’arrêt dès son retour au Sénégal
Recherché par la police sénégalaise, Ama Baldé ne pourra plus poser le pied au Sénégal sans être immédiatement arrêté. La Direction de la Police de l’air et des frontières (DPAF) est désormais mobilisée pour intercepter le célèbre lutteur dès qu’il franchira la moindre frontière du territoire national. Un mandat d’arrêt a été lancé à son encontre après une altercation particulièrement violente avec les forces de l’ordre à Pikine.
Tout commence le 25 mai dernier, lorsqu’une patrouille du commissariat de Pikine se rend au domicile familial des Baldé, à Dagoudane. Objectif : remettre une simple convocation à un certain « Julo », neveu du lutteur, cité dans une affaire de vol aggravé et d’association de malfaiteurs. Mais sur place, les policiers trouvent le jeune homme en train de consommer du chanvre indien en compagnie d’autres jeunes. Ama Baldé surgit, furieux, et s’oppose à l’arrestation. Selon les informations de L’Observateur, non seulement il aurait menacé les agents, mais il aurait également proféré des insultes graves à leur encontre, criant que « personne ne touche à sa famille tant qu’il est en vie ». Il aurait même brandi un gourdin, et son frère Pathé Baldé aurait participé à la bagarre. Résultat : un adjudant-chef, officier de police judiciaire, est blessé à la main. Un certificat médical lui prescrit une ITT de 7 jours. Une perquisition rapide permet de saisir 14 cornets de chanvre indien et des ciseaux servant, semble-t-il, à la découpe du produit. Mais entre-temps, les frères Baldé et Julo ont pris la fuite, échappant aux renforts dépêchés sur les lieux.
Une cavale bien orchestrée ?
Dès le lendemain, un avis de recherche est diffusé à toutes les unités de police et postes frontaliers. La DPAF est saisie pour assurer une surveillance aux frontières aériennes, maritimes et terrestres. Mais selon des sources proches du dossier, Ama Baldé aurait déjà quitté le Sénégal par voie terrestre via la Guinée-Bissau, avant de rejoindre la France où il se trouve actuellement. Quelques jours plus tard, le lutteur s’affiche tout sourire dans une vidéo virale publiée sur les réseaux sociaux. Aux côtés de l’influenceur Malaw Pikine, il nargue les autorités et les Sénégalais : « Mes salutations aux Pikinois », lance-t-il, hilare, depuis l’étranger. Une attitude jugée arrogante par l’opinion publique et les autorités, d’autant que cette vidéo intervient alors qu’un mandat d’arrêt national le vise.La justice reste ferme. Malgré les tentatives d’apaisement entreprises par son frère Jules Baldé, qui s’est rendu au commissariat pour présenter des excuses, la machine judiciaire est lancée. Les enquêteurs poursuivent discrètement leurs investigations, et les domiciles familiaux de Pikine et de Niagues (Tivaouane Peulh) font l’objet d’une surveillance accrue.
L’affaire dépasse désormais le cadre d’une simple altercation. Elle pose la question du rapport de certaines figures publiques à l’autorité de l’État. Dans le monde de la lutte sénégalaise, cette affaire fait l’effet d’un séisme : jamais un champion n’avait été aussi ouvertement défiant envers la justice. L’image d’Ama Baldé, jusqu’ici adulé, en ressort profondément écornée. Si le lutteur compte rentrer au pays pour la Tabaski, comme le supputent certains proches, il devra d’abord répondre de ses actes devant la justice. Et cette fois, le duel ne se jouera pas dans une arène, mais dans une salle d’audience.