Fiscalité de la presse : Diomaye Faye siffle la fin des passe-droits
Lors de son face-à-face avec les médias le 4 avril 2025, le président Bassirou Diomaye Faye a tenu un discours sans concession sur la situation fiscale du secteur de la presse. Répondant à une question de la journaliste Maïmouna Ndour Faye, il a dénoncé les pratiques de ses prédécesseurs, qu’il juge trop laxistes : « Ils effaçaient systématiquement les dettes fiscales de la presse en fin de mandat. Moi, dès mon arrivée, j’ai suspendu cette pratique. »
Pour le chef de l’État, cette indulgence a fini par créer une forme de dépendance nuisible. « Je ne cautionne pas une presse qui, à force d’être excusée, finit par revendiquer le pardon fiscal comme un droit », a-t-il tranché. Il a aussi vivement critiqué les inégalités au sein du secteur, dénonçant les conditions précaires des jeunes journalistes face à la prospérité de certains patrons. « On applique la TVA à des reporters qui voyagent en car, pendant que leurs employeurs s’affichent en 4×4. C’est une injustice criante », a-t-il déploré.
Diomaye Faye a rappelé que le Code général des impôts ne laisse place à aucune ambiguïté : les fraudes doivent être sanctionnées. Pourtant, il regrette que les dépôts de plaintes soient rares, certains propriétaires de médias abusant de leur influence pour contourner les règles. « Je ne peux pas pardonner ce que la loi interdit. La presse doit être traitée comme tout autre secteur économique », a-t-il affirmé.
S’il rejette les faveurs fiscales, le président n’exclut pas un accompagnement structuré. Il a assuré que le gouvernement travaille à renforcer l’aide publique à la presse, mais selon des critères stricts. « Nous sommes prêts à soutenir le secteur, mais pas sous la contrainte. Seules les créances légitimes seront prises en compte », a-t-il précisé.
Avec cette position, Bassirou Diomaye Faye semble vouloir rompre avec les pratiques du passé et poser les bases d’une nouvelle relation, plus équilibrée, entre l’État et les médias.