Abdoulaye Fall élu président de la FSF sous des suspicions de corruption émises par le vaincu Mady Touré
Abdoulaye Fall succède à Augustin Senghor à la tête de la Fédération sénégalaise de football. Fort d’un large plébiscite lors de l’Assemblée générale élective tenue ce dimanche 3 août au CICAD, l’ancien vice-président de la FSF prend les rênes du football sénégalais, promettant modernisation et unité.
C’est une page historique qui se tourne dans le paysage footballistique sénégalais. Après 16 années d’un règne marqué par des succès majeurs comme la victoire à la CAN 2021 et deux participations consécutives à la Coupe du monde (2018 et 2022), Augustin Senghor quitte la présidence de la Fédération sénégalaise de football.
Le scrutin organisé à Diamniadio a consacré Abdoulaye Fall, président de la Ligue régionale de Diourbel et ancien bras droit de Senghor, comme le nouvel homme fort du football national. Il l’emporte au second tour avec 322 voix, contre 30 pour son adversaire Mady Touré, tandis que 16 bulletins ont été déclarés nuls.
Cette victoire nette et sans appel est d’autant plus significative que Senghor lui-même a été évincé dès le premier tour, ne recueillant que 92 voix, un camouflet inattendu pour celui qui avait longtemps incarné la continuité. Une défaite que certains observateurs interprètent comme l’expression d’un profond désir de renouveau dans les instances du football national.
Malgré des accusations de fraude formulées par Mady Touré à l’issue du premier tour, ce dernier n’a pas réussi à inverser la dynamique en sa faveur. Abdoulaye Fall a, de son côté, bénéficié de soutiens stratégiques de poids, notamment ceux de l’ancien international Cheikh Seck et de l’ex-ministre des Sports Abdoulaye Seydou Sow, figures influentes du football local.
Porté par sa coalition autour du programme PRAXIS, Abdoulaye Fall s’est présenté comme le candidat de l’unité, de la stabilité et du développement. Parmi ses priorités : la modernisation des infrastructures sportives, le renforcement de la gouvernance, mais aussi la promotion de l’emploi des jeunes à travers le sport.
L’enjeu est de taille. À l’horizon se profilent des défis majeurs : la Coupe d’Afrique des Nations 2025 et les qualifications pour le Mondial 2026. Le nouveau président devra également relever le défi de réconcilier une famille du football souvent divisée, et de consolider les acquis tout en imprimant sa propre vision.
Avec cette élection, le football sénégalais entre dans une nouvelle ère. Les attentes sont fortes, les espoirs immenses. Abdoulaye Fall, qui a promis une gouvernance inclusive, devra rapidement transformer le vote massif dont il a bénéficié en résultats concrets sur le terrain comme dans les bureaux.