SCANDALE SANITAIRE SUR TIKTOK : AVORTEMENTS ET HYMENS ARTIFICIELS: la Dsc frappe au cœur du réseau social
Derrière le pseudonyme “Dr Niang”, un couple proposait sur TikTok des “avortements sécurisés par injection” ainsi que la vente de “pilules d’hymen artificiel” destinées aux femmes souhaitant simuler une virginité lors d’un rapport sexuel. Libération qui ébruite le scandale dans son édition du week-end, le commerçant P.A. Ndiaye et son épouse O.K., exerçant la même profession, sont poursuivis pour exercice illégal de la pharmacie, importation de médicaments sans autorisation, détention et vente de produits de santé non homologués, mise en danger de la vie d’autrui, atteinte à la santé publique, publicité mensongère et diffusion de fausses informations sur des supports non autorisés.
Une enquête numérique minutieuse
Les enquêteurs de la Division Spéciale de Cybersécurité (DSC) ont repéré ces activités illicites lors d’une veille en ligne. Des publications sur TikTok vantaient les mérites d’une “injection à effet immédiat” pour interrompre une grossesse, moyennant 140 000 FCFA, ainsi que des “capsules blood”, vendues depuis 2021, censées provoquer un saignement artificiel au moment du rapport sexuel.
Les publicités, accompagnées de photos d’un individu en blouse blanche présenté comme “Dr Niang”, ont rapidement attiré l’attention des autorités. Les investigations ont permis de localiser le couple à Guédiawaye, où il opérait sous le compte “secret de femme”. Ils ont été interpellés grâce à une fausse commande passée par la DSC via leur livreur.
Une fraude à grande échelle
Lors des auditions, les suspects ont admis que les produits étaient importés clandestinement de Chine, sans aucune autorisation ni tests préalables. Concernant le mode d’utilisation de l’hymen artificiel, vendu à 40 000 FCFA, O.K. Dièye a détaillé trois méthodes surprenantes :1. Imbiber la capsule dans un liquide pour obtenir une substance rouge, puis la verser sur un drap.2. Envoyer le drap au couple après la nuit de noces afin qu’il y applique le produit simulant du sang.3. Appliquer directement le liquide sur l’organe génital avant le rapport. D’abord prisé par les femmes, ce produit est désormais également acheté par des couples agissant de concert. L’enquête se poursuit pour évaluer l’ampleur de cette fraude et les risques sanitaires encourus par les consommatrices.