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Gouvernance locale à Guédiawaye : un profond malaise entre populations et élus

Une étude menée par DILAM Group SA du 1er au 20 septembre 2025 dresse un tableau sombre de la gouvernance locale dans les cinq communes de Guédiawaye – Golf Sud, Médina Gounass, Sam Notaire, Wakhinane Nimzatt et Ndiarème Limamoulaye. Réalisée auprès de 230 habitants, l’enquête révèle une crise de confiance généralisée, une satisfaction quasi nulle et des services publics jugés défaillants.

Des mairies discréditées

Moins de 10 % des répondants déclarent faire confiance à leurs mairies. La défiance atteint même des sommets à Sam Notaire et Médina Gounass, où la population dénonce une absence totale de communication et une gouvernance jugée opaque. Seule Wakhinane Nimzatt tire légèrement son épingle du jeu, grâce à une meilleure communication (90 % des habitants la jugent satisfaisante), bien que les critiques persistent sur l’efficacité des actions.

Des services essentiels en panne

Les griefs sont nombreux : lenteurs administratives à l’état civil, insalubrité persistante à Médina Gounass et Golf Sud, infrastructures déficientes à Sam Notaire et Médina, insécurité endémique (jusqu’à 83 % de sentiment d’insécurité à Médina Gounass), déficit criant en santé et action sociale, absence de programmes structurants pour les jeunes et les femmes.
En matière de transparence financière, toutes les communes échouent, avec un discrédit particulier sur Médina Gounass et Sam Notaire.

Une participation citoyenne ignorée

Si Wakhinane Nimzatt enregistre une mobilisation citoyenne relativement forte (85 %), la majorité des habitants estime que leurs contributions ne sont pas prises en compte. Ailleurs, notamment à Sam Notaire et Médina Gounass, la participation est marginale, renforçant le fossé entre gouvernés et gouvernants.

Les priorités des habitants

Partout, les populations réclament des solutions urgentes pour la sécurité, l’assainissement, l’éclairage public, l’emploi des jeunes et la transparence budgétaire.
Chaque commune exprime aussi ses spécificités : Golf Sud met en avant la lutte contre l’occupation anarchique, Médina insiste sur les inondations et la délinquance, Sam Notaire sur la santé et le civisme, Ndiarème sur l’emploi des jeunes et l’accès aux soins.

Recommandations : vers une gouvernance participative

Les auteurs du rapport plaident pour un tournant participatif : publication systématique des budgets, organisation régulière de foras citoyens, mise en place de radios locales et plateformes numériques de feedback, renforcement de la sécurité de proximité, lutte prioritaire contre les inondations, et programmes économiques en faveur des jeunes et des femmes.

Un défi démocratique

Selon Ibrahima Diouf, économiste-statisticien et co-fondateur de DILAM Group SA, ce diagnostic traduit un « décalage profond entre les attentes citoyennes et la performance des mairies ». Si Wakhinane Nimzatt constitue une relative exception, Sam Notaire et Médina Gounass apparaissent comme les communes les plus critiquées.
L’étude conclut sur un appel à « réinventer la gouvernance locale de Guédiawaye » pour en faire un modèle plus inclusif, transparent et participatif.

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