Entre Sonko et Tahirou Sarr : Le Grand Débat sur l’Immigration au Sénégal« Préférence nationale ou panafricanisme : le dilemme d’Ousmane Sonko ».
Le débat sur l’immigration et la présence étrangère au Sénégal polarise aujourd’hui les opinions et divise la société. Récemment, la déclaration du Premier Ministre Ousmane Sonko à Guédiawaye, évoquant environ 200 000 étrangers au Sénégal d’après les chiffres de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), a ravivé les tensions. Nombre de Sénégalais, et notamment des experts, contestent ces chiffres qu’ils jugent bien en-deçà de la réalité, estimant que la population étrangère serait beaucoup plus importante.
Certains observateurs estiment en effet que les étrangers représenteraient une proportion bien plus élevée que les statistiques officielles. Ces derniers occupent des secteurs importants de l’économie, notamment le commerce et l’emploi, créant une concurrence perçue comme déloyale. Dans un contexte économique tendu, la jeunesse sénégalaise, déjà touchée par un chômage élevé, ressent un sentiment de marginalisation, voyant des emplois potentiels leur échapper au profit de travailleurs étrangers souvent moins exigeants en matière de salaires.
Le Sénégal traverse une phase critique où la question de l’immigration cristallise les préoccupations populaires. La confrontation entre la vision panafricaniste de Sonko et la posture nationaliste de Tahirou Sarr incarne les divisions profondes sur cette question.
Le discours nationaliste de Tahirou Sarr : un écho chez de nombreux Sénégalais
Le message nationaliste de Tahirou Sarr résonne avec une partie de la population sénégalaise qui y voit une défense de leurs intérêts. La préférence nationale et la protection des opportunités locales contre une compétition étrangère perçue comme défavorable, surtout dans des secteurs comme le commerce et le transport, sont des revendications récurrentes. Les accusations se concentrent notamment sur certains commerçants guinéens, accusés de réduire les prix de façon drastique, rendant la concurrence difficile pour les commerçants locaux et alimentant ainsi un sentiment de frustration.
Un dilemme pour le Parti PASTEF : Préférence nationale ou panafricanisme ?
Porté au pouvoir par une base populaire en attente de changements, le Parti PASTEF, sous la direction de Sonko, est confronté à un choix difficile. Certains Sénégalais ont mal perçu la déclaration du Premier Ministre sur les chiffres de l’ANSD et son insistance sur le panafricanisme, y voyant une opposition implicite au discours nationaliste de Tahirou Sarr. Pour beaucoup, ce débat est devenu une question centrale de la vie quotidienne.
De nombreux partisans de PASTEF ont critiqué cette déclaration de Sonko, estimant qu’il est essentiel de répondre aux préoccupations concrètes des Sénégalais avant d’aborder des questions panafricanistes.
Les statistiques en question : la présence étrangère et ses effets économiques
La controverse autour des chiffres de l’ANSD soulève des doutes légitimes quant à la réalité de la présence étrangère au Sénégal. Dans toutes les régions, cette présence est visible et impacte directement l’économie nationale. En particulier, certains secteurs économiques tels que le commerce et le transport sont jugés vulnérables face à la main-d’œuvre étrangère, perçue comme ayant un avantage compétitif en matière de coûts.
Impact économique majeur
Le secteur commercial est l’un des plus affectés. La communauté guinéenne, notamment, est accusée de :
- Contrôler les prix et les circuits de distribution
- Pratiquer des tarifs réduits dans les secteurs du commerce et du transport
- Maintenir des marges basses grâce à des modes de vie économiques
Une jeunesse sénégalaise en difficulté
Cette situation suscite des préoccupations croissantes parmi la jeunesse sénégalaise, qui subit :
- Un chômage en hausse
- Une concurrence déloyale sur le marché de l’emploi
- Des salaires en baisse, limitant leurs opportunités de subsistance
Problématiques foncières et identitaires
Des inquiétudes importantes se manifestent également concernant :
- L’acquisition de terres sénégalaises par des étrangers
- L’investissement croissant de la diaspora guinéenne dans l’immobilier
- Les pratiques frauduleuses pour obtenir des documents d’état civil
- Le risque de perdre le contrôle sur le patrimoine national
Attentes politiques et appel à l’action
Face à ces défis, les attentes envers le gouvernement et Ousmane Sonko en particulier sont fortes. Il est attendu que le gouvernement :
- Mette en place une politique migratoire claire et stricte
- Protége les intérêts économiques nationaux
- Propose des mesures concrètes pour soutenir l’emploi local
- Régule de manière plus rigoureuse les investissements étrangers
Un message pour la préférence nationale
Le discours de Tahirou Sarr, soutenu par une partie des Sénégalais, appelle à :
- Renforcer la politique de préférence nationale
- Protéger le commerce local contre la concurrence étrangère
- Préserver le patrimoine foncier national
- Mettre en place un contrôle accru de l’immigration
Conclusion
Le Sénégal est à un tournant, et l’heure n’est plus aux débats théoriques. Si l’ouverture aux échanges régionaux est cruciale, la protection des intérêts nationaux est essentielle. Le gouvernement doit trouver un équilibre entre ces deux dimensions pour préserver la stabilité socio-économique du pays et répondre aux aspirations de la jeunesse sénégalaise, tout en évitant de se détourner des attentes immédiates de la population.